Trois questions a Olivier Curty

La plateforme de promotion économique intercantonale Greater Geneva Bern area (GGBa) a-t-elle permis d’autres implantations dans le canton ces dernières années?

Il y a eu dix implantations en 2020 pour Fribourg. Alors que le volume des investissements étrangers a chuté de 30% l’an dernier à l’échelle mondiale, la performance et le travail de GGBa et de la promotion économique fribourgeoise sont exceptionnels. Outre Tiffin, il y a l’exemple de la société française Mapclim, spécialisée dans la ventilation des laboratoires, qui s’est installée au Marly Innovation Center, ou de l’américaine Apex Logic, experte en développement de logiciels. Parmi les autres beaux projets, l’entreprise chinoise Sech (solutions de stockage énergétique) s’est implantée au Vivier à Villaz-Saint-Pierre en 2017 et y emploie une dizaine de personnes.

Comment le canton parvient-il à attirer des sociétés étrangères?

La concurrence est féroce. Dans notre travail de promotion exogène, nous plaçons nos forces dans les domaines de la bioéconomie et de l’industrie 4.0 ainsi que dans les centres de compétences des hautes écoles. La disponibilité de terrains est devenue un enjeu crucial. A travers notre politique foncière active, nous avons pu acheter un certain nombre de sites ces dernières années, notamment à Saint-Aubin, à Romont et à Marly, ce qui va nous permettre de développer un avantage concurrentiel. Les nouveaux bâtiments que nous souhaitons construire dès cet été sur le quartier d’innovation Bluefactory seront aussi à cet égard un atout majeur.

Les exemples récents d’Erie Electroverre à Romont et d’Arlanxeo à Granges-Paccot montrent qu’un site peut aussi rapidement fermer quand le centre de décision d’une société n’est pas basé en Suisse. Quelle est la garantie quant à la durabilité des emplois créés dans le canton?

Il faut rappeler que tant Arlanxeo qu’Electroverre ont une présence dans le canton qui s’étend sur plusieurs décennies. Une décision de fermeture est douloureuse et mûrement réfléchie. Les évolutions dans les marchés respectifs jouent très souvent un rôle prépondérant. Dans le cas de Johnson Electric, le fait que le centre de décision de cette entreprise se trouve à Hong Kong n’a pas empêché son expansion et des investissements massifs à Morat.

Mais il est vrai que le maintien de contacts réguliers est plus compliqué pour les sociétés dont le centre de décision se situe à l’étranger. Les restrictions sanitaires ne nous ont pas facilité la tâche. Je n’ai pu entreprendre aucun voyage économique ces douze derniers mois, et les visioconférences n’arrivent pas à remplacer complètement les contacts physiques. »

Article de La Liberté (07.04.2021)